Menstruations normales

Chaque mois, des femmes aux quatre coins du monde subissent les effets incommodants de leurs règles. Même si les symptômes et leur intensité peuvent varier d’une femme à l’autre, il est important de pouvoir distinguer ce qui est normal de ce qui ne l’est pas. En moyenne, le cycle menstruel dure 28 jours, sauf que chez certaines femmes, il n’est pas anormal qu’il dure de 20 à 45 jours. En particulier, le cycle des jeunes femmes peut être irrégulier pendant les premières années. La durée des règles en tant que telle varie typiquement de trois à cinq jours, mais là encore, bien des femmes ont des règles plus longues ou plus courtes que la moyenne. Les signes et symptômes classiques incluent les pertes vaginales, un écoulement sanguin, une odeur vaginale plus prononcée, des crampes, un ballonnement, une sensibilité des seins, de l’insomnie et des sautes d’humeur1. Même si plusieurs de ces symptômes sont typiques du syndrome prémenstruel, ils peuvent souvent persister jusqu’à la toute fin des règles.

Outre le fait que les symptômes et la durée du cycle menstruel puissent varier d’une femme à l’autre, il est tout à fait normal que les menstruations s’accompagnent d’odeurs et de pertes vaginales ainsi que d’un écoulement sanguin. L’odeur devient particulièrement intense en présence de sueur et au début de l’ovulation. Cette odeur se forme lorsque la sueur entre en contact avec les bactéries de la peau, et un bon moyen de prévenir ce désagrément consiste à porter un sous-vêtement de coton et un protège-dessous, même après que les règles ont cessé2.

Pendant les règles, le flux menstruel peut être léger, moyen ou abondant. La quantité totale de sang perdu à la fin des règles peut varier de 60 mL à 250 mL environ. Cet écoulement de sang et de tissus liquéfiés présente une coloration qui varie du rouge au marron, et peut comprendre des caillots1. En plus du flux sanguin, les femmes perdent également de petites quantités d’un liquide clair ou blanchâtre qu’on appelle «leucorrhée»3. Ces pertes vaginales peuvent devenir plus épaisses (tel un blanc d’œuf) et blanchâtres au cours des règles. La leucorrhée fait partie d’un cycle menstruel normal et contribue à l’hygiène naturelle du vagin2. Par contre, d’autres types de pertes vaginales peuvent être de mauvais augure. C’est pourquoi il importe de savoir distinguer la leucorrhée des autres pertes liées à une infection pouvant engendrer des problèmes de santé à long terme.

Pertes vaginales anormales

Les pertes vaginales anormales sont généralement associées à une infection bactérienne. Même s’il existe plusieurs formes d’infections de ce type, on constate chaque fois une mauvaise odeur, une irritation vaginale, des démangeaisons et une douleur à la miction, c’est-à-dire une douleur qui se manifeste au moment d’uriner. Le type le plus courant d’infection accompagnée de pertes vaginales est la vaginose bactérienne4, souvent causée par Gardnerella5, une bactérie anaérobie qui prolifère en l’absence d’oxygène. Nous disons bien «souvent», car Gardnerella est seulement l’un des multiples micro-organismes qui peuvent être à l’origine de la vaginose bactérienne. Il y a aussi Prevotella, Bacteroides, Mycoplasma et Mobiluncus. La vaginose bactérienne peut être détectée lorsque les pertes (légères ou abondantes) sont claires, d’un blanc laiteux ou grisâtres, et malodorantes. Les symptômes ont tendance à s’accentuer à l’approche des menstruations et après une relation sexuelle non protégée. Par exemple, lorsque le liquide séminal de l’homme se mélange au liquide vaginal, l’odeur s’intensifie. Même si la vaginose bactérienne peut sévir chez les femmes qui ne sont pas actives sexuellement, l’atteinte est plus courante chez les femmes qui ont eu plusieurs partenaires sexuels. De plus, certaines femmes sont plus susceptibles de présenter des symptômes de vaginose après une relation sexuelle avec un nouveau partenaire4. Enfin, les douches vaginales et une mauvaise hygiène féminine peuvent également accroître le risque d’infection, quelle qu’elle soit. Et bien que de nombreuses femmes atteintes de vaginose bactérienne ne ressentent même pas de symptômes physiques, celle-ci peut être dépistée dans le cadre d’un examen gynécologique et traitée par des antibiotiques5.

La vaginite (ou «vaginite à levures», pour être plus précis) est un autre type d’infection microbienne qui touche un grand nombre de femmes et dont la cause est un champignon de type Candida. En fait, jusqu’à 75 % des femmes souffrent d’au moins un épisode de vaginite au cours de leur vie2. Les pertes vaginales associées à la vaginite sont blanches et ont la consistance du fromage cottage5. Tout comme la vaginose bactérienne, la vaginite peut être causée par différents facteurs, tels que les fluctuations hormonales, le port de vêtements trop serrés ou d’un maillot de bain détrempé pendant de longues périodes, le diabète, la surcharge pondérale et la prise d’antibiotiques. En effet, les antibiotiques ne font pas que détruire les bactéries nuisibles, mais peuvent aussi s’attaquer aux bactéries utiles de la flore vaginale, créant ainsi un déséquilibre. Or, les antibiotiques peuvent néanmoins se montrer efficaces pour traiter les pertes vaginales anormales5. Précisons aussi que la vaginite n’est pas seulement une atteinte courante, mais qu’elle peut revenir quatre fois par année ou plus chez environ cinq pour cent de la population féminine1. On parle alors d’une «candidose vulvaire récidivante», et même si cette atteinte est plus fréquente chez les femmes diabétiques ou immunocompromises, la plupart du temps, celles qui en souffrent ne présentent aucun autre trouble de santé sous-jacent1. Ceci dit, peu importe que l’infection soit récidivante ou non, les femmes qui soupçonnent en être atteintes devraient consulter un médecin. Les traitements contre la vaginite incluent les comprimés oraux ainsi que les crèmes et suppositoires vaginaux. Il faut savoir cependant que les crèmes vaginales utilisées pour traiter la vaginite ne sont d’aucune utilité pour traiter d’autres types d’infection vaginale5, sans compter que certaines formulations peuvent affaiblir les condoms de latex et les diaphragmes.

Un autre grand type d’infection vaginale est la trichomonase, causée par un parasite appelé Trichomonas. Les femmes atteintes de ce parasite présentent des symptômes semblables à ceux de la vaginite à levures ou de la vaginose bactérienne, sauf que les pertes sont alors plutôt jaune-verdâtre5. La trichomonase est une maladie transmise sexuellement, et le risque de contracter celle-ci est plus grand chez les femmes ayant eu plusieurs partenaires sexuels. Les hommes manifestent rarement des symptômes, ce qui accroît le risque d’infection chez leurs partenaires féminins. De même, comme cela peut se produire avec la vaginose bactérienne, certaines femmes atteintes de trichomonase peuvent paraître asymptomatiques. Dans tous les cas, il suffit de quelques précautions de base pendant les rapports sexuels pour réduire le risque d’infection. La trichomonase peut être traitée par des antibiotiques aussi bien chez l’homme que chez la femme.

L’autre grand type d’infection microbienne qui touche une femme sur cinq est l’infection des voies urinaires4. Dans ce cas-ci, il n’y a aucune perte vaginale anormale, sauf que la personne atteinte éprouve une douleur ou une sensation de brûlure au moment d’uriner. Parmi les signes et symptômes les plus usuels de cette infection, citons la présence de sang dans les urines, des urines à l’aspect trouble et à l’odeur fétide, des douleurs lombaires et un besoin fréquent d’uriner en petites quantités. Les infections urinaires touchent aussi bien les hommes que les femmes, sauf que les femmes y sont plus sujettes, car la longueur plus courte de leur urètre fait en sorte que les bactéries peuvent s’infiltrer plus facilement dans la vessie. Les femmes sont également plus sujettes aux infections urinaires si elles en ont déjà été atteintes dans le passé, si leur mère ou leurs sœurs en ont déjà souffert, si elles sont actives sexuellement ou si elles ont franchi la ménopause6. Une infection urinaire sur six peut être traitée par des antibiotiques après un examen médical.

Pour aider à prévenir les différentes formes d’infection vaginale que nous venons de décrire, il est déconseillé de recourir aux douches vaginales ou aux savons et aérosols très parfumés. Seul un savon doux utilisé à l’extérieur de la région vaginale suffit à assurer l’hygiène du vagin. De même, il est conseillé de porter des vêtements qui ne serrent pas trop à l’entrejambe, ainsi que des sous-vêtements de coton et des protège-dessous. D’autres moyens de prévention contre les infections vaginales incluent les pratiques sexuelles sécuritaires, l’essuyage de la région génitale de l’avant vers l’arrière, la réduction du stress et le nettoyage des diaphragmes et des applicateurs à médicament5.

Autres anomalies à surveiller

Outre les pertes anormales et autres signes d’invasion microbienne, il y a d’autres aspects liés aux règles que chaque femme devrait surveiller de près. En particulier l’absence de règles, car il pourrait s’agir là d’un trouble grave appelé «aménorrhée»6. Chez les adolescentes, le premier cycle menstruel survient généralement entre l’âge de 11 et 16 ans. Par conséquent, une jeune femme qui n’a toujours pas eu ses règles à l’âge de 16 ans devrait consulter un médecin, car elle pourrait être atteinte d’aménorrhée primaire1. L’«oligoménorrhée», caractérisée par un flux menstruel léger ou sporadique, est un autre trouble à surveiller. Elle est plus courante chez les adolescentes ayant eu leurs premières règles récemment1. L’«aménorrhée secondaire», quant à elle, survient lorsque les menstruations sautent au moins trois cycles chez une femme ayant toujours eu des règles normales jusque-là1. De nombreux facteurs peuvent être à l’origine de cette anomalie, y compris une perte de poids extrême en raison d’une maladie grave, le stress, les troubles alimentaires ou des exercices physiques excessifs6. Les troubles liés aux organes de la reproduction et aux hormones peuvent également entraîner ce genre d’irrégularités6.

Même si le cycle menstruel de chaque femme peut varier à de nombreux égards, il est important de savoir reconnaître les signes les plus extrêmes. Si le flux sanguin est excessivement abondant (la quantité moyenne étant de 60 mL par cycle), s’il y a des saignements entre les règles ou si les cycles se succèdent à des intervalles trop rapprochés, l’on pourrait être en présence d’une «ménorragie»1. Il n’est pas rare, toutefois, que les adolescentes nouvellement menstruées aient de légers saignements intermenstruels. Les règles extrêmement longues, qui durent 10 jours ou plus, constituent aussi un symptôme caractéristique de la ménorragie, également appelée «hyperménorrhée» ou «saignemens utérins dysfonctionnels». D’autres facteurs à l’origine de cette atteinte incluent les déséquilibres hormonaux, les fibromes utérins et les polypes6.

Autre symptôme bien classique des règles, les crampes ne deviennent problématiques que si elles sont fréquentes, très douloureuses et impossibles à soulager avec les médicaments analgésiques vendus sans ordonnance, tels que l’ibuprofène ou l’aspirine6. La dysménorrhée, qui en est la cause, peut être provoquée par des «contractions extrêmes du muscle utérin» ou par un autre trouble utérin, tel que la présence de fibromes utérins ou l’endométriose. Ces contractions extrêmes se manifestent généralement deux ou trois ans après qu’une femme a eu ses premières règles et peuvent durer de 32 à 48 heures après le début des règles1. Avant de traiter la dysménorrhée ou la ménorragie, le médecin doit d’abord faire passer des examens plus poussés à la patiente.

En résumé

Après avoir lu le présent article, vous pourriez encore vous demander si votre cycle menstruel est sain et normal. Pour le savoir, vous devez vous poser plusieurs questions clés. Par exemple : «Mon cycle présente-t-il des changements majeurs?» Bien que les règles ne reviennent pas nécessairement tous les 28 jours à la journée près (à moins que vous ne preniez un contraceptif oral), il est important que votre cycle dure chaque fois de 20 à 45 jours, pas plus, pas moins. «Mes règles sont-elles beaucoup plus légères ou abondantes que d’habitude?» Il n’est pas rare que le flux menstruel varie au cours des journées de règles, mais là encore, le flux devrait être généralement le même d’un mois à l’autre. «Les crampes que je ressens en période prémenstruelle m’empêchent-elles de fonctionner?» Certes, les crampes peuvent être incommodantes et douloureuses, mais elles ne devraient pas vous empêcher chaque mois de quitter votre lit ou de vaquer à vos occupations normales. «Mes pertes vaginales sont-elles plus abondantes et malodorantes que d’habitude?» Si, en dehors des journées de menstruation et d’ovulation, vos pertes demeurent claires et modérément odorantes, vous savez qu’il ne s’agit pas de pertes anormales. Prenez tous ces facteurs en considération avant de conclure quoi que ce soit. Au final, chaque femme devrait prendre les mesures nécessaires pour prévenir la survenue de pertes anormales, passer un examen médical régulièrement et consulter un professionnel de la santé dès lors qu’elle constate quelque chose d’inhabituel. Il n’y a aucune gêne à se garder en bonne santé!

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Au sujet de l’auteure

Rédactrice indépendante depuis ces dix dernières années, R.L. Fielding met son expertise et ses aptitudes au service de diverses organisations d’envergure dans les secteurs de l’éducation, de l’industrie pharmaceutique, des soins de santé, de la finance et de l’industrie manufacturière. Domiciliée au New Jersey avec son chien et ses deux chats, elle se passionne pour l’escalade et le jardinage d’ornement.



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